Face à la perte de rétention tardive d’une prothèse amovible complète unimaxillaire, unimandibulaire ou maxillo-mandibulaire, le praticien présumant une perte d’adaptation de la base prothétique procède généralement à la mise en place d’une résine à prise retard en première intention. Par la suite, le rebasage ou la réfection de la base prothétique devront obligatoirement être réalisés afin de remplacer cette résine qui ne peut être conservée au-delà de quelques jours. Cependant, l’anamnèse ainsi qu’une analyse précise de la situation clinique peuvent conduire à une prise en charge différente, avec une procédure clinique restaurant la rétention. Cela permet au patient de retrouver le confort initial de sa prothèse et de pérenniser le traitement entrepris.
Si la rétention est le paramètre primordial de la triade de Housset, les deux autres paramètres que sont la stabilité et la sustentation interviennent directement dans l’obtention et le maintien à long terme de cette rétention dont la qualité sera le garant de la satisfaction du patient. La dégradation à long terme des déterminants de l’occlusion tels que la relation maxillo-mandibulaire n’est pas perçue immédiatement par le patient parce qu’elle est très progressive, mais cela se manifeste inéluctablement par une perte de qualité rétentive. Il est nécessaire de prendre en compte le vieillissement des matériaux utilisés, en particulier celui des dents en résine dont la résistance à l’usure, principalement due à l’abrasion, ne permet pas de pérenniser le concept occlusal [1].
L’objectif de cet article de pratique clinique est d’exposer une solution permettant de restaurer rapidement la rétention d’une prothèse ancienne qui serait à renouveler. Ce cas de figure survient fréquemment dans notre pratique en odontologie gériatrique. Cette démarche est à suivre pour toute perte de rétention tardive et contribue à la mise en condition…