De nombreux virus, notamment respiratoires, mutent en permanence : les SARS-CoV-2 n’échappent pas à la règle. Ils semblent cependant muter moins fréquemment que les virus de la grippe par exemple. Les mutations sont des erreurs de lecture de l’acide nucléique viral lors des très nombreuses réplications se déroulant dans les cellules. La plupart de ces mutations n’ont aucune conséquence, voire sont défavorables au virus, aboutissant à une disparition de ces virus mutés. En revanche, certaines d’entre elles peuvent donner un avantage « écologique » aux virus par l’augmentation de leur transmissibilité et/ou de leur pathogénicité, ou encore par échappement à l’immunité acquise par maladie naturelle ou vaccination. Les variants anglais et sud-africain font partie de ceux-là, suscitant une inquiétude croissante et justifiée. D’autres sont potentiellement aussi inquiétants tels que le variant brésilien, le californien, le japonais…
Le variant anglais
Appelé VOC 202012/01 (ou B.1.1.7 variant) [1], VOC signifiant Variant of Concern, il comporte au moins 17 mutations, dont 8 au niveau de la protéine « spike », qui ont engendré de nouvelles caractéristiques plutôt bénéfiques pour le virus. Certaines de ces mutations portant sur la « spike », notamment au niveau des acides aminés 69 et 70, semblent être à l’origine d’une nouvelle étape majeure dans la pandémie [2].
Une telle émergence s’explique en partie par le fait que, lorsque le nombre de malades augmente, le nombre de virus circulant et de réplications augmente également. Le risque d’erreurs, donc de mutations, est forcément plus élevé. À cela s’ajoutent des réplications plus intenses et plus prolongées chez les immunodéprimés, lesquelles accroissent possiblement le risque de mutation. Le premier patient chez lequel le nouveau variant a été identifié en septembre 2020, à une période où la circulation du SARS-CoV-2…