La pandémie Covid-19 s’est étendue sur l’ensemble des continents. Les pays les plus touchés au départ étaient ceux de l’hémisphère Nord, peut-être pour des raisons de saisonnalité, mais aussi probablement parce que ce sont ceux qui avaient la plus forte densité de trafic aérien avec la Chine (point de départ de la pandémie) et entre eux. Depuis, l’épidémie n’a épargné aucun pays, mais le niveau avec lequel les pays, ou les régions dans ces pays, ont été concernés varie grandement en fonction de l’organisation du pays (densité, mode de vie, système de santé) et de la précocité des mesures prises pour limiter la pandémie. Néanmoins, beaucoup d’inconnues persistent dans la compréhension de l’ensemble des phénomènes observés. Pourquoi le nombre de morts a-t-il été aussi élevé dans le nord de l’Italie mais pas dans le reste du pays ? Pourquoi, en avril, dans une ville d’Équateur, beaucoup de malades sont-ils morts rapidement, leurs corps étant abandonnés sur les trottoirs ? Pourquoi, au printemps 2020, si peu de villes représentaient-elles une part importante des décès dans le monde, alors que beaucoup d’autres, de caractéristiques similaires, étaient peu touchées ?
Aucune des explications proposées, que ce soit le temps et la saison, les populations âgées, la vitamine D, l’immunité préalable, l’immunité de groupe ou le suivi global par la population des mesures de prévention de la transmission (nombre de contacts, distanciation, masques en milieu fermé et en situation de promiscuité, hygiène des mains), ne rend compte de ces différences. Une des explications, peu mise en avant et issue des avancées des recherches, réside dans la compréhension des caractéristiques de la transmission de la maladie, avec notamment l’existence de super-contaminateurs et de situations de super-contamination (voir tableau).