Les gestes barrières et les mesures de distanciation physique restent des mesures incontournables, à même de ralentir l’évolution de l’épidémie en diminuant la contagiosité du SARS-CoV-2. Précisons d’emblée qu’aucune de ces mesures n’est suffisamment efficace prise isolément, et que, même lorsqu’elles sont toutes appliquées, elles réduisent beaucoup le risque mais ne l’éliminent pas.
Ce n’est que par une bonne compréhension des mécanismes de transmission de cette maladie et son appropriation par la majorité de la population que nous pourrons lutter efficacement contre la pandémie.
Comme beaucoup de virus respiratoires, les coronavirus se transmettent essentiellement par les grosses (60 à 100 μm) et moyennes (10 à 50 μm) gouttelettes émises en toussant, en éternuant, mais aussi, dans une moindre mesure, en parlant [1, 2]. Lorsqu’elles sont émises, ces grosses gouttelettes tombent sur le sol ou sur les surfaces environnantes à une distance largement inférieure à deux mètres et persistent peu de temps dans l’atmosphère. Les virus contenus dans ces grosses gouttelettes pénètrent dans l’organisme préférentiellement par inhalation et sont généralement arrêtés par les voies aériennes supérieures, lieu de réplication primaire habituel du SARS-CoV-2. Ces virus peuvent également pénétrer dans l’organisme par les muqueuses buccales ou oculaires. Cette transmission via les gouttelettes est augmentée en cas de toux et d’éternuements, mais existe aussi en parlant. Elle peut donc se produire aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
À côté de cette transmission par gouttelettes, une transmission dite « air » semble aussi jouer un rôle non négligeable en milieu fermé. En effet, dans des environnements clos, contrairement à ce qui peut se passer en extérieur, les microgouttelettes (1 à 10 μm) contenant éventuellement des virus restent plusieurs heures en suspension dans l’air et…