L’usure dentaire pathologique ou excessive, d’origine non carieuse, est de plus en plus fréquente dans la population. Ces situations d’usure majeure affectent l’apparence esthétique et la qualité de vie des patients. La dimension verticale d’occlusion (DVO) peut s’en trouver diminuée, malgré les phénomènes de compensations dento-alvéolaires. En l’absence d’interception précoce, une réhabilitation globale est souvent nécessaire pour restaurer la fonction et l’esthétique [1]. Les niveaux croissants d’usure sont associés à l’âge, à la présence de pathologies et de facteurs locaux (conditions occlusales particulières), aux habitudes de vie délétères, aux troubles du comportement alimentaire et à la consommation d’aliments et de boissons acides [2-4].
Il est généralement admis que l’usure dentaire est observée sous forme d’attrition, d’abrasion, d’érosion et d’abfraction [5]. Elle est souvent le résultat d’une combinaison de plusieurs problèmes, ainsi son étiologie peut être multifactorielle [3, 4, 6]. En d’autres termes, on observe souvent une combinaison d’attrition et d’érosion, ou d’abrasion et d’érosion. Il est donc indispensable d’établir préalablement un diagnostic différentiel précis.
Les approches thérapeutiques proposées pour les usures sévères comportent une analyse préalable rigoureuse. En effet, une attention toute particulière doit être accordée à la position du bord incisif, à la longueur et à l’activité de la lèvre supérieure, à la DVO, à l’espace libre de repos, au surplomb et recouvrement antérieur, à la hauteur des couronnes cliniques, aux proportions dentaires et à l’architecture des tissus mous [7-9]. à l’issue de l’analyse initiale et du diagnostic, le plan de traitement est établi en accord avec le patient avant la planification des étapes au sein de l’équipe clinique et laboratoire. Face à la nécessité de réhabiliter, il…