Principes de l’adhésion
L’adhésion à l’émail est maîtrisée depuis 1955, et ce, avec une fiabilité et des valeurs d’adhérence à toute épreuve. Les orthodontistes en ont la preuve quotidiennement de par les forces exercées sur leurs brackets, sans jamais avoir de sensibilités postopératoires. Cela n’a hélas pas toujours été le cas de l’adhésion à la dentine. En effet, à ses débuts, il ne fallait surtout pas mordancer, agresser la dentine, sous peine de nécroser la pulpe. L’émail était mordancé, et l’adhésif appliqué sur l’ensemble de la cavité. La rétraction de prise des composites du moment, associée à l’absence de liaison entre l’adhésif et la dentine, créait des « nappes phréatiques » sous les composites, à l’origine des phénomènes de sensibilités postopératoires.
Ce n’est qu’au début des années 80 qu’apparaît le principe de l’adhésion moderne, l’adhésion qu’on pourrait qualifier de 2.0 : elle se base sur l’interpénétration d’une résine au sein d’un réseau de collagène exposé par un mordançage acide préalable, formant une interphase adhérente appelée la couche hybride [1, 2].
Depuis le début de la décennie 90, l’ensemble de la communauté scientifique considère que l’adhésion à la dentine répond essentiellement d’un principe d’ancrage micromécanique. Elle est constituée :
– de brides résineuses intratubulaires ;
– d’un entrelacement des fibres de collagène de la matrice dentinaire (polymères d’origine naturelle) et de macromolécules de la matrice résineuse (polymères synthétiques).
- Deux classes d’adhésifs, chacune subdivisable en deux sous-groupes, permettent l’achèvement de cette interphase adhésive [3].
• Les systèmes qui requièrent un mordançage acide préalable de la surface suivi d’un rinçage qui élimine les produits générés par l’attaque acide (réaction acide base). Ce prétraitement élimine…