La restauration des dents antérieures représente un défi permanent sur le plan esthétique, biologique et fonctionnel. Deux alternatives permettent la correction d’anomalies morphologiques, innées ou acquises : la stratification de composites (technique directe) ou la réalisation de facettes ou de couronnes (technique indirecte). Avant de se lancer dans des préparations dentaires, le praticien doit avoir présent à l’esprit qu’une préparation pour facette représente une perte tissulaire de 3 à 30 %, mutilation pouvant atteindre jusqu’à72 % pour une couronne périphérique (1, 2).
L’amélioration des matériaux céramiques, notamment de leur résistance même à de faibles épaisseurs (3), permet une réduction du coût biologique, voire l’absence totale de préparation dans certains cas (4). Notre approche thérapeutique doit être guidée par des critères conservateurs, semblables au « gradient thérapeutique » (5), afin de préserver les tissus résiduels et restaurer ceux absents.
Avec un recul clinique de bientôt 30 ans (6, 7), les facettes pelliculaires sans préparation semblent correspondre parfaitement à cette approche d’économie tissulaire. En effet, une épaisseur minimale de 0,3 mm de céramique permet de garantir des performances mécaniques à long terme (3). Cette valeur étant difficile à quantifier lors d’un simple examen clinique initial, une surpréparation de la dent est trop souvent réalisée aux dépens du volume dentaire sain.
Le but de cet article est d’illustrer le protocole de réalisation de facettes pelliculaires sans préparation et de synthétiser les critères décisionnels.
CAS CLINIQUE
Un patient âgé de 17 ans ½ consulte en fin de traitement orthodontique. Il souhaite redonner une morphologie esthétique à son incisive latérale droite (12) tout en évitant une éventuelle migration postorthodontique (fig. 1).
D’un…