Situation clinique
Situation initiale
Une patiente âgée de 31 ans est adressée dans le département de parodontologie et implantologie du CHU de Nice, à la suite d’une fracture de sa molaire mandibulaire. La patiente relate avoir mordu un noyau d’olive et ne présente pas de douleurs spontanées ni provoquées. La gêne en regard du bord amélaire traumatique en lingual est légère (évaluée à 2/10 sur une échelle analogique évaluant la douleur).
Diagnostiquée tardivement pendant la période du COVID 19, le signe d’une infection s’est manifesté par l’apparition d’une fistule. Le service d’urgence dentaire a meulé le bord traumatique et disposé un matériau de restauration (ciment verre ionomère) pour contenir la perte de substance. Une antibiothérapie n’a pas été pas été nécessaire du fait de l’absence de processus infectieux actif.
Sept mois après la consultation d’urgence, la restauration n’est plus présente en bouche et la patiente ne ressent plus l’écoulement purulent au regard de la fistule. Le processus infectieux demeure chronique.
L’enquête anamnestique ne révèle aucun problème de santé générale, d’antécédent médical ou chirurgical, chez une patiente non fumeuse.
Examen clinique et radiologique
L’examen clinique de la 46 met en évidence (fig. 1) :
- une fracture occlusale mésio-distale dont le fragment lingual est mobile ;
- une hypertrophie gingivale localisée dans la perte de substance coronaire ;
- en regard de la gencive marginale mésiale, la marque résiduelle d’une fistule en cours de cicatrisation ;
- au collet de la 46, une inflammation modérée avec rougeur et saignement au sondage (score 2 selon le Gingival Index (= GI) établi par Löe et Silness 1963) ;
- un phénotype gingival épais et une hauteur de tissu kératinisé suffisante > 3 mm. Ce paramètre clinique doit être considéré systématiquement, car il influence favorablement le résultat…