L’amélioration de nos connaissances ainsi que l’évolution de l’offre concernant le matériel implantaire (design et état de surface notamment) ont abouti depuis quelques années à un changement de paradigme en implantologie. L’extraction, l’implantation et la mise en esthétique immédiate pratiquées sous certaines conditions et en respectant certaines règles permettent l’obtention de taux de succès équivalents, voire parfois supérieurs à ceux obtenus par la technique conventionnelle [1-3].
Dans les cas de réhabilitation complète, ces techniques étaient à l’origine surtout pratiquées à la mandibule où la densité osseuse, les contraintes liées à l’esthétique ou à la fonction sont limitées et l’obtention d’un résultat final satisfaisant plutôt aisée.
Au maxillaire, d’autres difficultés rendent le traitement plus complexe. L’obtention d’une stabilité primaire suffisante, condition essentielle à une bonne cicatrisation osseuse, est plus difficile ; une bonne expérience en chirurgie est nécessaire. Une répartition des implants sur toute l’arcade pour une bonne distribution des forces peut être complexe de par la présence des cavités sinusiennes plus ou moins volumineuses dans les secteurs latéraux.
Enfin, les dents maxillaires jouent un rôle essentiel dans le soutien des tissus mous du visage et dans l’esthétique du sourire dans son ensemble. Le recours à une « check-list esthétique » telle que décrite par Dada et Daas en 2010 est vivement conseillé pour ne négliger aucun des paramètres [4].
Le bénéfice apporté par ces techniques d’extraction, d’implantation et mise en fonction immédiate est net dans les cas de réhabilitation complète au maxillaire en termes de réduction du temps de traitement, d’amélioration de la fonction masticatoire et d’amélioration de la qualité de vie (oral health related quality of life) [5]. Toutefois, il n’est pas raisonnable de systématiser…