L’expulsion est le traumatisme le plus sévère n’impliquant pas uniquement le tissu pulpaire mais également le ligament parodontal pouvant plus ou moins se déshydrater en fonction du temps extra-alvéolaire à sec, et représente donc une urgence cruciale.
Le pronostic est directement lié à la prise en charge sur le lieu de l’accident, ou rapidement après celui-ci. Le succès de la réimplantation nécessite des gestes d’urgences appropriés ainsi qu’un protocole de suivi à court et moyen terme rigoureux. Une étude récente [1] a montré que les dents réimplantées ont un taux de survie supérieur lorsque les consignes de l’IADT ont été bien respectées. Une revue systématique de la littérature en 2019 [2] confirme que les recommandations de l’IADT de 2012 sont la référence à suivre. Ces recommandations ont été mises à jour en 2020.
L’enjeu d’une prise en charge adéquate est d’autant plus capital que ce traumatisme survient à un moment critique de la croissance cranio-faciale et de l’intégration psycho-sociale [3].
Épidémiologie
La prévalence des traumatismes alvéolo-dentaires (TAD) en denture permanente est de l’ordre de 22 % à 14 ans. Une revue systématique de la littérature met en évidence que 25 % des enfants scolarisés (> 6 ans) et 33 % des adultes ont été victimes d’un TAD [4].
Les traumatismes d’expulsion représentent 0,5 à 3 % de tous les traumatismes dentaires [1,5] et 1 à 16 % des traumatismes dentaires en denture permanente [6].
Ils surviennent le plus souvent entre 7 et 10 ans [7], du fait de la laxité du ligament parodontal et de l’immaturité radiculaire (fig. 1).
Répercussion des expulsions sur les tissus pulpaire et parodontal
Sur le tissu pulpaire
Le tissu pulpaire est directement touché par l’expulsion. Le paquet vasculo-nerveux est rompu. Seules les dents permanentes immatures dont le foramen apical est supérieur à 1 mm, en dehors de toute…