Exemples de diagnostics différentiels rencontrés en pratique

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  • Publié le . Paru dans Profession Assistant(e) Dentaire
Information dentaire
La langue, qui occupe la plus grande partie du volume de la cavité buccale, est souvent méconnue des équipes odontologiques. Elle est le siège de variations physiologiques fréquentes, parfois spécifiques. Elle peut être atteinte, comme les autres muqueuses, de pathologies d’origines congénitales, traumatiques, infectieuses, dysimmunitaires et tumorales. Voici deux exemples de diagnostic différentiel que le praticien et l’assistant(e) dentaire peuvent rencontrer au fauteuil.

I. Des plaques blanches sur la langue : lichen plan bipolaire ou langue géographique ?

Cas n° 1

Un patient de 38 ans consulte pour une gêne modérée de la langue. Il décrit un antécédent de lichen plan du cuir chevelu traité deux ans auparavant par nivaquine per os pendant quatre mois. Depuis un an, il présente des brûlures de la langue.

Il précise que les douleurs sont accentuées par la consommation d’aliments acides ou épicés. Les brûlures sont présentes quelques semaines, puis disparaissent, et réapparaissent quelques semaines plus tard. Ces quinze derniers jours, les douleurs se sont amendées.
 
 
 Cas de lichen plan bipolaire.
 

Examen clinique
L’examen clinique révèle un aspect blanchâtre de la face dorsale de la langue (fig. 1). Ces lésions blanches correspondent à un élargissement des papilles filiformes qui sont devenues jointives. L’hyperkératinisation forme un réseau et une plaque homogène sur la partie antérieure de la langue. L’examen des joues droite et gauche montre un réseau kératosique avec un discret érythème en nappe. Aucun examen paraclinique n’est réalisé.
 
Synthèse
Ce cas est caractéristique d’un lichen plan bipolaire. L’interrogatoire a permis de poser le diagnostic de glossodynies secondaires, car les douleurs étaient augmentées par les repas. L’examen clinique a permis d’établir le diagnostic de lichen plan. L’aspect purement kératosique sans érythème, ni érosion ou ulcération a pu être corrélé à la disparition récente des douleurs. Aucune biopsie n’a été réalisée, car il n’y avait pas de doute sur le diagnostic. Un traitement par corticothérapie locale a été proposé en cas de nouvelle poussée. Une surveillance annuelle a été programmée. Le patient a été informé de la nécessité de consulter plus tôt en cas d’apparition de tuméfaction ou d’ulcération persistante, qui peuvent signer l’évolution vers une transformation maligne.

Cas n° 2

Une patiente…

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