La prévalence mondiale du syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est de l’ordre de 5 % dans la population générale. Elle est plus importante chez l’homme et maximale entre 50 et 70 ans, pouvant atteindre 25 % (1).
La morbidité liée au SAOS en fait un problème de santé publique. En effet, les apnées du sommeil ont des conséquences physiologiques, biologiques et sociales. Elles sont responsables de somnolences diurnes et de troubles de l’attention, d’accidents professionnels ou d’accidents de la voie publique. Sur le plan cardiovasculaire, elles favorisent et aggravent l’hypertension artérielle ainsi que les accidents vasculaires et en particulier coronaires (2, 3, 4).
Plusieurs options thérapeutiques sont à la disposition des praticiens : le traitement médical (traitement positionnel, pression positive continue (PPC) ou orthèse d’avancée mandibulaire) ou le traitement chirurgical (chirurgie vélopharyngée, basilinguale, hyoïdienne ou mandibulaire). Bien qu’ayant prouvé leur efficacité, les traitements chirurgicaux restent invasifs, à risque de complications (5) et sont souvent refusés par le patient. De même, l’acceptation et surtout l’observance du traitement par PPC sont souvent insuffisantes et empêchent alors une bonne efficacité du traitement (5). L’orthèse d’avancée mandibulaire est une alternative thérapeutique simple, facilement acceptée par les patients et dont l’efficacité clinique a été démontrée (6). L’objectif de notre travail est de présenter dans un premier temps, au moyen de coupes IRM, les principes physiologiques et les mécanismes anatomiques responsables de l’efficacité de ce dispositif, afin de ne pas se limiter à la seule idée d’une avancée linguale. Dans un second temps, nous discuterons de nos résultats obtenus sur une série de patients traités par orthèse d’avancée mandibulaire réalisée en CFAO ainsi que les différentes étapes de la prise en charge…