Coordination scientifique Philippe Khayat
Péri-implantite et surfaces rugueuses : polémique autour d’un problème de santé publique
Dans les années 90, l’implantologie nous a été présentée comme une discipline fiable, et scientifiquement validée. Les échecs, quand ils se produisaient, étaient le plus souvent précoces. Plusieurs études faisaient état de résultats à long terme extrêmement rassurants et nous constations cliniquement la très bonne stabilité des tissus péri-implantaires.
Dans les années 2000, de nouvelles générations d’implants sont apparues et les surfaces usinées ont toutes été remplacées par des surfaces rugueuses. Les taux d’ostéointégration ont augmenté et nous avons pu placer des implants avec succès dans l’os peu dense.
Depuis quelques années cependant, nous observons une hausse importante des cas de péri-implantites chez nos patients. Cela est peut-être simplement lié au nombre plus important d’implants posés. Peut-être aussi au fait que nous traitons des cas de plus en plus difficiles ou que nous avons élargi le champ des indications. Je n’en suis pas si sûr et, comme un certain nombre de praticiens expérimentés, je me demande si les surfaces rugueuses ne sont pas un facteur de risque.
En 2011, une revue de littérature signée d’un auteur suédois respecté indiquait pourtant que les caractéristiques de la surface implantaire n’avaient pas d’influence sur la péri-implantite*. Nos soupçons seraient-ils donc infondés ? Cinq ans plus tard, où en sont nos connaissances ? Existe-t-il des études scientifiques probantes qui associent surfaces rugueuses et péri-implantite ? Que disent des cliniciens expérimentés qui ont connu l’implantologie avant et après les changements des années 2000 ? Ce numéro spécial tentera de donner quelques réponses à ces questions concernant les surfaces rugueuses en implantologie et leur possible rôle dans le développement et la progression d’une péri-implantite.
Il n’aurait…