Données de la littérature et recommandations
Il n’existe – a priori – aucune définition officielle de l’errance diagnostique. Nous pouvons néanmoins tenter de la définir comme « la période, dans le parcours de soins du patient, durant laquelle il se trouve sans diagnostic pour expliquer sa symptomatologie ou en présence d’un diagnostic n’ayant pas fait sa preuve, tant sur l’explication des symptômes ressentis que sur l’efficacité du traitement instauré ».
Cette définition insiste sur les deux aspects essentiels de l’errance diagnostique, à savoir qu’elle comprend à la fois les délais diagnostiques (les patients pouvant mettre plusieurs années avant d’obtenir un diagnostic définitif) et les diagnostics erronés [1].
Ce phénomène affecte l’ensemble des spécialités médicales, mais se retrouve plus fréquemment dans le cas de pathologies rares [2].
Deux types de délais diagnostiques [3] peuvent être distingués (fig. 4).
• Le délai lié au patient : intervalle de temps entre l’observation des premiers symptômes par le patient et la consultation médicale initiale.
• Le délai lié au praticien : intervalle de temps entre la première consultation et le diagnostic final.
La notion de délai n’existe réellement qu’après une durée correspondant au temps nécessaire pour obtenir une consultation médicale ou réaliser les examens nécessaires. En général, cette durée est d’environ une semaine (fig. 4) [3]. Au-delà d’une semaine, certains auteurs parlent de « délai de planification » [4].
Prévalence de l’errance diagnostique en pathologie de la muqueuse buccale
L’étude de la littérature scientifique montre que deux grandes familles de pathologies buccales sont les plus affectées par un délai diagnostique et thérapeutique.
• Les pathologies bulleuses : dans une étude sur 42 cas de pemphigus vulgaire avec manifestations buccales [5], le délai diagnostic moyen avant prise en charge…