L’enfant est-il à risque de maladie parodontale ?
Il existe une susceptibilité plus faible au développement de l’inflammation gingivale chez l’enfant que chez l’adulte. L’évolution et la maturation de la réponse inflammatoire et immunitaire au cours de la croissance expliqueraient cette différence.
Parmi les enfants, les plus jeunes (en denture temporaire) sont les moins susceptibles à la gingivite. La prévalence de la gingivite augmente au cours de la croissance jusqu’à atteindre un pic au moment de la puberté, du fait des changements hormonaux (fig. 1).
Selon le rapport de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’évaluation de la santé (ANAES) de 2002 [1], des gingivites sont observées en moyenne chez 50 % des adolescents de 15 ans. L’éruption dentaire, l’exfoliation des dents temporaires, la respiration buccale et les appareillages orthodontiques, amovibles ou fixes, peuvent aggraver une inflammation gingivale d’origine bactérienne. Cela doit inciter le praticien à enseigner aux jeunes patients une hygiène orale efficace et à s’assurer que le message est bien compris.
Chez l’enfant, l’inflammation gingivale est rarement responsable d’une perte osseuse, une parodontite est donc peu fréquente, mais, toujours selon l’ANAES, 1 à 9 % des enfants âgés de 5 à 16 ans ont une perte d’attache et/ou osseuse sur un ou plusieurs sites selon les populations. La présence d’une gingivite bactérienne pendant l’enfance prédisposerait aux maladies parodontales (accord professionnel, 2002).
Les adolescents peuvent présenter une parodontite localisée aux incisives et premières molaires (fig. 2). Certains des sujets atteints de cette parodontite précoce et agressive peuvent avoir présenté des signes de perte osseuse sur les dents temporaires. Cette observation constitue donc un signe d’appel d’un enfant à risque de parodontite localisée sur les premières molaires et incisives permanentes, parodontite…