Les progrès réalisés dans le domaine médical (meilleure connaissance des pathologies et de la prise en charge des patients) ainsi que ceux de l’endodontie (amélioration de la connaissance de la biologie pulpaire, évolution des techniques) ne doivent pas faire oublier qu’il est difficile à l’heure actuelle de déterminer précisément les conséquences des infections endodontiques sur l’état général des patients. Le concept d’infection focale est une notion ancienne, toujours d’actualité selon laquelle des foyers infectieux dentaires et/ou parodontaux mêmes minimes peuvent avoir à distance des répercussions importantes sur les différents organes ou appareils de l’organisme. À l’inverse, des pathologies générales et/ou leur traitement peuvent avoir des répercussions sur le plan endodontique. Comment le chirurgien-dentiste peut-il prendre une décision pour débuter ou au contraire contre-indiquer un traitement endodontique ? Dans quelles conditions devra-t-il le mener ? Quelles sont les interactions médicamenteuses et les pathologies médicales interférant sur un traitement endodontique. Les objectifs de ce chapitre sont de répondre à ces interrogations en se basant sur les dernières recommandations lorsqu’elles existent afin de prendre la meilleure décision, toujours dans l’intérêt du patient. Il ne sera pas fait ici la liste exhaustive de toutes les pathologies, mais nous évoquerons les plus fréquemment rencontrées au cabinet dentaire.
Endodontie et risque potentiel sur le plan général
Notions générales sur la bactériémie, les infections focales et l’antibioprophylaxie
Face à un patient et dans un contexte médical donné, le chirurgien-dentiste est amené à prendre une décision en concertation avec le patient et d’autres professionnels de santé (médecin référent, cardiologue, chirurgien orthopédiste, infectiologue…). Ce dialogue est parfois rendu délicat par la méconnaissance de chacune des spécialités…