Encore des épulis ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 19-21)
Information dentaire
Nous avons vu précédemment (ID n° 3 du 24 janvier, pages 25-27) que les épulis constituaient la majeure partie des tumeurs gingivales bénignes. Les autres tumeurs bénignes de la gencive ne sont certes pas nombreuses, mais elles présentent une grande variété. Certaines sont spécifiques de la gencive, d’autres en relation avec une affection systémique. Ces dernières peuvent constituer la première manifestation de la maladie et ainsi la révéler.

CAS 1

Motif de la consultation. Patient de 51 ans qui est venu consulter car il avait découvert une tumeur gingivale.

Histoire de la maladie. Le patient a attendu 3 mois avant d’effectuer la première consultation. Sans doute rassuré après cette dernière, où on lui a néanmoins proposé de réaliser l’exérèse de la lésion, il a pris rendez-vous seulement 9 mois plus tard, probablement parce que la lésion avait presque doublé de volume. Il n’avait toujours pas réalisé les soins d’hygiène bucco-dentaire conseillés.

Interrogatoire. Le patient était sous traitement immunosuppresseur depuis 24 ans après une greffe rénale. Initialement, il avait reçu de la ciclosporine, stoppée en raison d’effets secondaires sur la fonction rénale et remplacée par du mycophénolate mofétil et de la prednisone. Il avait développé 3 mélanomes cutanés, traités uniquement par exérèse.

Examen clinique. On observait une tumeur gingivale indolore, sessile, hémisphérique, de 1 cm de diamètre et 0,5 cm d’épaisseur, siégeant sur le versant lingual, à hauteur de la 33. Elle avait une consistance très dure qui, dans un premier temps, a fait évoquer une exostose ; l’absence de résistance à la pénétration de l’aiguille a permis d’éliminer ce diagnostic. La tumeur avait une surface régulière et, lors de sa croissance, elle avait perdu sa couleur homogène. Elle était alors recouverte par une muqueuse rose comportant des plages rouge violacé. Par ailleurs, certaines papilles interdentaires étaient légèrement hyperplasiques, séquelle probable du traitement par la ciclosporine.

Examen paraclinique. Le nodule gingival était revêtu par un épithélium malpighien parakératinisé de configuration irrégulière, par endroits aminci, avec une face profonde rectiligne. Il était le siège d’un granulome à cellules géantes constitué de cellules fibroblastiques et de cellules géantes multinucléées à type d’ostéoclastes.

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