Scellement dentinaire immédiat : polyéthers ou silicones par addition ?
Historique
Traditionnellement, lors d’un protocole d’adhésion, il est d’usage d’utiliser une technique de scellement dentinaire retardée. Cependant, certains aspects de cette technique sont difficilement conciliables avec les restaurations dites indirectes. La contamination bactérienne des tubuli dentinaires pendant la phase de provisoire, le risque de sensibilité après collage et le manque d’adaptation de la pièce prothétique du fait d’une épaisseur trop importante d’adhésif, ont été décrits [1]. Lors de la préparation, l’exposition des tubuli dentinaires est inévitable, et, une fois ouverts, ils agissent comme des canaux transmettant à la pulpe des stimuli chimiques, mécaniques et bactériens [1, 2].
Depuis le début des années 90, de nombreux auteurs [3-6] ont décrit le scellement dentinaire immédiat ou Immediate Dentin Sealing (IDS), qui consiste en l’application du protocole d’adhésion immédiatement après la préparation et avant la prise d’empreinte [7] (fig. 1). Depuis plus de vingt ans, le scellement dentinaire immédiat a ainsi été largement étudié, démontrant la supériorité de l’adhésion sur la dentine fraîchement préparée [1]. L’IDS permet de développer une liaison dentinaire sans stress, une amélioration de la protection pulpaire, et une protection des tubuli dentinaires vis-à-vis des infiltrations de fluide et de bactéries [1].
Quelle conséquence de l’IDS sur la prise d’empreinte ?
Magne, dès 2009 [8], montre l’interaction entre l’IDS et les matériaux à empreinte. Comme toutes les résines polymères, la polymérisation de l’adhésif est inhibée par l’oxygène de l’air. Il existe ainsi une fine couche, pouvant aller jusqu’à 40 microns, d’adhésif non polymérisé à la surface d’un IDS. Cette couche, de consistance gélatineuse, se compose principalement de monomères…