Selon le code la santé publique, les chirurgiens-dentistes peuvent prescrire tous les médicaments nécessaires à l’art dentaire (art. L.4141-2 du code la santé publique). Il existe des recommandations spécifiques pour la prescription des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires ou des corticoïdes en pratique bucco-dentaire [1-3].
En France, depuis 1984, les chirurgiens-dentistes, comme les médecins et les sages-femmes, ont l’obligation de déclarer à un centre régional de pharmacovigilance tout effet indésirable « inattendu » (non mentionné dans le Résumé des Caractéristiques du Produit) susceptible d’être lié à un médicament qu’ils ont prescrit [4]. Avec la loi française dite de « sécurité du médicament » adoptée fin 2011, l’obligation de déclaration a été étendue à tous les effets indésirables des médicaments (article L. 5121-25 du Code de la Santé publique) [5]. La pharmacovigilance correspond à la détection, l’évaluation, la compréhension et la prévention des risques d’effets indésirables des médicaments délivrés avec ou sans ordonnance. Cette étape est indispensable dans l’étude de tout médicament après sa commercialisation car les essais cliniques ne permettent pas la détection des effets indésirables rares ou survenant à long terme.
Les antibiotiques
Leurs principaux effets indésirables et interactions médicamenteuses sont présentés dans le tableau 1.
Le plus souvent, les effets indésirables sont digestifs, tels que diarrhées [6], réactions allergiques cutanées, parfois graves [7], pouvant aller jusqu’au décès [8]. Une augmentation de l’activité des anticoagulants a été rapportée chez des patients traités simultanément par des anticoagulants et des antibiotiques. Les mécanismes ne sont pas complètement connus. Ainsi, un contrôle plus fréquent du temps de prothrombine/INR (international normalized ratio)…