Malgré l’amélioration de la santé orale observée dans les pays industrialisés ces dernières années, l’extraction dentaire reste un acte fréquent. En 2001, une perte moyenne de 4,5 dents sur la base de 28 dents par sujet a été relevée chez les adultes français de 35 à 44 ans (1). L’édentement précoce se concentre sur les secteurs postérieurs. Les dents les plus fréquemment extraites sont les premières molaires suivies des deuxièmes molaires, puis des prémolaires (2). La perte des dents touche les deux arcades avec une préférence pour les prémolaires au maxillaire et pour les molaires à la mandibule (3). L’édentement unitaire postérieur régulièrement rencontré réunit des contextes bien différents selon l’âge du patient, la dent concernée et la situation clinique.
Face à cet édentement, l’adage « la nature a horreur du vide » dicte bien souvent la décision de remplacement sans pour autant en envisager systématiquement le bien-fondé. Même si la nature des désordres redoutés nécessite d’être évaluée, le stade de l’édentement unitaire demeure néanmoins le plus favorable au rétablissement de la continuité d’arcade, particulièrement par traitement implantaire (4). Lorsque la thérapeutique implantaire est contre-indiquée ou lorsqu’elle doit être décalée dans le temps pour raison financière, les alternatives prothétiques plus mutilantes sont à mettre en balance avec l’abstention. En effet, toute restauration n’est pas dénuée de risques de complications et d’échecs. Avant toute prise de décision, sachant que l’un des principaux devoirs du praticien est de maintenir et d’assurer la fonction orale des patients, il apparaît légitime d’estimer l’impact individuel de cette perte dentaire.
Le but de cet article est de décrire, à partir de critères objectifs recueillis dans la littérature, l’impact d’un édentement unitaire postérieur non compensé sur le plan local, locorégional…
Edentement unitaire postérieur et abstention thérapeutique : mythes et réalités
- Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2015 (page 69-76)
Résumé
Face à un édentement unitaire postérieur, le praticien est bien souvent confronté à de multiples paramètres décisionnels. Conjuguer dans son choix thérapeutique, la contrainte économique, l’économie tissulaire, la pérennité prothétique, le maintien ou le rétablissement de la santé orale, peut s’annoncer utopiste. La question peut alors être de savoir si l’abstention prothétique est une stratégie raisonnablement envisageable. Pour prendre cette décision, il est nécessaire d’être capable d’en évaluer les conséquences. La connaissance de l’ensemble des paramètres ici décrits, associée à l’analyse précise de la situation clinique du patient permettent aujourd’hui de déterminer et d’anticiper la pertinence réelle des perturbations couramment attendues en cas d’abstention.
Implication clinique
En cas d’impossibilité de traitement implantaire, la crainte de perturbations dramatiques ne doit pas à elle seule systématiquement guider l’indication du remplacement prothétique de la dent postérieure manquante
Face à un édentement unitaire postérieur, le praticien est bien souvent confronté à de multiples paramètres décisionnels. Conjuguer dans son choix thérapeutique, la contrainte économique, l’économie tissulaire, la pérennité prothétique, le maintien ou le rétablissement de la santé orale, peut s’annoncer utopiste. La question peut alors être de savoir si l’abstention prothétique est une stratégie raisonnablement envisageable. Pour prendre cette décision, il est nécessaire d’être capable d’en évaluer les conséquences. La connaissance de l’ensemble des paramètres ici décrits, associée à l’analyse précise de la situation clinique du patient permettent aujourd’hui de déterminer et d’anticiper la pertinence réelle des perturbations couramment attendues en cas d’abstention.
Implication clinique
En cas d’impossibilité de traitement implantaire, la crainte de perturbations dramatiques ne doit pas à elle seule systématiquement guider l’indication du remplacement prothétique de la dent postérieure manquante
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