Les dysfonctionnements temporomandibulaires (DTM) occasionnent parfois une invalidité et une souffrance qui impactent significativement la qualité de vie des patients et d’une manière plus générale les coûts de santé. Malgré ce constat, leur prise en charge reste largement insuffisante. L’objectif principal de cet article est de rappeler l’enjeu majeur de la prise en charge précoce et efficiente des DTM algiques aigus, avant que la douleur ne se chronicise. Une première partie, fondamentale, apporte des réponses à certaines questions sur les DTM et une seconde, clinique, illustre les différences fondamentales existant entre la douleur aiguë et la douleur chronique.
Questions fondamentales
Qu’est-ce qu’un DTM ?
Le terme DTM englobe un groupe d’affections musculo-squelettiques et neuromusculaires qui impliquent les articulations temporomandibulaires (ATM), les muscles masticateurs et tous les tissus associés [1]. Cette terminologie est actuellement recommandée [2], par analogie avec l’acronyme anglo-saxon TMD (temporomandibular disorders) qui signifie littéralement « troubles temporomandibulaires ». Historiquement, d’autres dénominations ont été ou continuent d’être employées pour décrire cet ensemble nosologique hétérogène (e.g. syndrome de Costen, syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur [SADAM], algie et dysfonction de l’appareil manducateur [ADAM], dysfonctionnement de l’appareil manducateur [DAM], troubles musculo-squelettiques [TMS] de l’appareil manducateur), ce qui entraîne un risque de confusion.
Qu’ils soient primaires (idiopathiques) ou secondaires (liés à une pathologie environnante ou systémique) les DTM ont en commun certains signes (objectifs) et symptômes (subjectifs) spécifiques. L’acronyme BAD permet de les résumer [3] :
– B pour bruit au niveau des ATM (claquement, craquement ou crépitation) qui peut advenir au cours des mouvements mandibulaires ;
– A pour algie…