L’intégration esthétique et fonctionnelle d’une restauration directe ne peut s’entendre sans une observation rigoureuse des éléments que l’on cherche à reproduire [1-3]. L’un des principaux facteurs de succès réside dans la capacité à mimer l’agencement tridimensionnel de tissus aux propriétés optiques hétérogènes (fig. 1) [3-6]. En effet, même si la couleur de chaque tissu est déterminée avec soin [7,8], l’aspect visuel final est tributaire de l’épaisseur de chacun ainsi que de leur interrelation au sein d’un volume défini [3,6,9]. L’emplacement de l’apport initial, le mur palatin, est donc fondamental et conditionnant pour la suite du traitement. Ainsi, l’utilisation d’un guide correctement orienté dans les trois sens de l’espace, élaboré à partir d’une situation idéale, constitue un outil de simplification et de confort pour la suite de la procédure opératoire [3,10]. Cet article vise à préciser les points essentiels permettant d’y parvenir, de l’élaboration du wax-up à celle de la clé palatine. En premier lieu, il convient de rappeler les enjeux et les conséquences qui en résultent.
Rappels
Si de nombreuses techniques de stratification antérieure des résines composites ont été décrites ces trois dernières décennies, la méthode la plus communément employée actuellement est la stratification anatomique dite naturelle [1-3,11-14]. Elle suit l’agencement histo-anatomique des tissus à remplacer : une masse de composite émail recouvrant une ou plusieurs masses de composite dentine selon la complexité de la situation (fig. 2).
Cependant, compte tenu de la différence existant entre les indices de réfraction de l’émail naturel et celui du composite, l’épaisseur consensuelle de chaque apport de composite amélaire ne doit pas excéder la moitié de l’épaisseur de l’émail naturel, en vestibulaire comme en palatin [3]. Outre l’épaisseur…