DTM : du simple dépistage au diagnostic complet

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°3 - 15 septembre 2024 (page 28-41)
Information dentaire
Le dépistage et le diagnostic des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) sont trop peu souvent réalisés par les chirurgiens-dentistes omnipraticiens. Pourtant de nombreux outils existent. Sur la base de publications récentes, cet article propose des méthodes simples pour le praticien non spécialiste des douleurs orofaciales. Son objectif principal est de présenter une approche permettant de dépister les DTM en deux minutes et d’être capable de faire un diagnostic des principales formes de DTM en moins de 10 minutes. Cette approche diagnostique s’accompagne également d’une approche pronostique qui doit orienter la démarche à suivre pour la prise en charge des patients. Trois cas cliniques illustrent ces différentes approches.

Cet article propose de découvrir une approche diagnostique simplifiée au maximum des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM). Cette approche adaptée pour le praticien non spécialiste inclut également la notion de pronostic, d’importance capitale dans la prise de décision thérapeutique. L’objectif de cet article est de rendre un praticien non spécialiste capable de dépister en moins de 2 minutes des patients possiblement atteints de DTM et de diagnostiquer les principales formes cliniques de DTM chez un patient en moins de 10 minutes. Un gradient diagnostique est pour cela proposé (fig. 1) ainsi que trois cas cliniques.

Pourquoi dépister les DTM ?

L’étude OPPERA (Orofacial Pain: Prospective Evaluation and Risk Assessment), probablement la plus remarquable sur le sujet, a montré que, chaque année, 4 % de la population présentait un premier épisode de DTM douloureux (myalgie et/ou arthralgie). Il n’est donc pas rare de prendre en charge des patients qui ont un ou plusieurs DTM douloureux. Ils ne pensent cependant pas toujours à leur chirurgien-dentiste pour ces troubles musculo-squelettiques ; pourtant, le praticien est en première ligne pour dépister et prendre en charge ces douleurs oro-faciales d’origine non dentaire [1].

Une douleur peut persister et devenir chronique par des mécanismes complexes de sensibilisation centrale. Elle devient alors beaucoup plus difficile à appréhender et elle est susceptible de détériorer significativement la qualité de vie des patients [2]. De plus, une étude anglaise a estimé à plus de 32 000 euros le coût moyen des traitements au cours de la vie d’un adulte qui présente une douleur oro-faciale chronique [3]. En la prenant en charge précocement, le chirurgien-dentiste permet donc d’améliorer la qualité de vie des patients, tout en réduisant les dépenses de santé pour la société [4].

Enfin, la pratique dentaire impose de plus en plus souvent…

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