Une dégradation de l’état articulaire à court ou moyen terme impose une prise en charge, incluant parfois la réfection des prothèses implanto-portées récemment posées, ré-intervention qui serait mal comprise par le patient et mal vécue par le praticien.
Cet article se propose donc d’aider l’omnipraticien dans le dépistage des DTM, ainsi que d’évoquer les intérêts multiples et les conséquences thérapeutiques qui en découlent pour chacun des diagnostics pouvant être posés.
Nature des édentements postérieurs concernés
Nous considérerons que le dépistage de DTM avant réhabilitation implanto-portée concerne tous les patients ayant perdu au minimum toutes les molaires d’un quadrant, y compris la dent de sagesse. Il s’agit donc des patients présentant des édentements terminaux, dits de classes I et II de Kennedy (fig. 1a-b). Seront également concernés les patients présentant plus largement une perte de calage postérieur (absence de contacts molaires antagonistes).
De plus, nous proposons d’y inclure également les patients déjà réhabilités par une prothèse amovible partielle. En effet, quelle que soit la qualité de la prothèse, il est fréquent d’observer une perte de hauteur prothétique liée à l’usure et/ou à l’enfoncement, ce qui provoque une perturbation de la courbe de Spee et une compression articulaire.
Conséquences des édentements sur l’appareil manducateur
Conséquences musculaires
Tensions musculaires
Une insuffisance de calage en OIM, comme observée quand des molaires sont absentes, entraîne une instabilité de la posture de la mandibule et des contractions musculaires compensatrices.
Asymétrie fonctionnelle
Dans les classes II de Kennedy, l’absence d’une ou de plusieurs molaires engendre une adaptation fonctionnelle musculaire, avec un recrutement différentiel des principaux muscles élévateurs droits et gauches, pouvant provoquer hypertrophie…