Différencier douleur odontogène et non odontogène peut être particulièrement difficile. Les douleurs nociceptives et inflammatoires sont les formes cliniques les plus fréquentes chez les chirurgiens-dentistes, tandis que les douleurs neuropathiques et nociplastiques sont rencontrées plus fréquemment chez les neuro- logues spécialistes des céphalées [3].
Les douleurs dentaires ont des expressions cliniques variées (fig. 1). L’allodynie (douleur mécanique, chimique ou thermique provoquée par un stimulus habituellement non douloureux) peut imiter la névralgie trigéminale (NT), la neuropathie douloureuse trigéminale post- traumatique (NTPTD), les céphalées primaires telles que les algies vasculaires de la face (AVF), les syndromes SUNCT (short-lasting unilateral neuralgiform headache attacks with conjonctival injection and tearing) et SUNA (short-lasting unilateral neuralgiform with cranial autonomic symptoms), ainsi que certaines neuropathies secondaires.
La douleur spontanée sourde épisodique intense, ou provoquée, ressentie lors d’une pulpite irréversible ou d’une parodontite apicale peut être confondue avec une douleur myofasciale, une arthromyalgie de l’ATM ou une migraine. On sait maintenant que les états douloureux aigus et les douleurs neuropathiques peuvent induire une récurrence ou la réapparition de céphalées chroniques existantes [4].
De nombreuses classifications des douleurs orofaciales, incluant celles de l’International Headache Society [5] – ICHD-3 dans sa dernière édition [6] –, de l’American Association for Orofacial Pain [7], de l’American Association for Craniofacial Pain [8] et de l’International Association for the Study of Pain [9] ne se sont jusqu’à présent intéressées qu’à la douleur chronique. La classification internationale de la douleur orofaciale (ICOP) approuvée par les organisations susnommées a été publiée en 2020 ; elle comprend, pour la première…