Les douleurs dentaires résultent le plus souvent de l’infection de l’endodonte ou/et du parodonte par des bactéries, conséquence logique de la forte prévalence des infections orales. Une partie des douleurs pourrait donc être prévenue par des programmes de prévention et de dépistage. Elles constituent le principal motif de consultation dans les cabinets dentaires et les services d’urgence [1] et génèrent une perte de qualité de vie, ainsi que des coûts individuels et sociaux élevés. La peur de la douleur est par ailleurs un frein aux consultations. Sa maîtrise par le praticien est donc un élément essentiel de la confiance du patient et de sa compliance aux soins. Le but de cet article est d’exposer les données les plus récentes permettant de comprendre les douleurs endodontiques et parodontales afin de les prévenir et de les traiter.
Ce chapitre complète une revue précédente [2] et n’inclut pas les douleurs de l’enfant qui nécessitent un éclairage spécifique. Il ne traite pas spécifiquement de la gestion de l’urgence, ni du point de vue de l’anesthésie-anxiété, traitée dans un autre chapitre de ce numéro, ni du point de vue de la décision thérapeutique, c’est-à-dire du choix d’un traitement immédiat ou différé avec analgésie médicamenteuse d’attente. Une liste des abréviations est disponible à la fin de cet article, et une version plus complète est disponible sur le site de L’Information dentaire.
Douleurs endodontiques
Physiopathologie
Homéostasie pulpaire
La pulpe dentaire est un tissu richement vascularisé et innervé dont les cellules endothéliales vasculaires, nerveuses, gliales et immunitaires, forment un ensemble interactif formant des unités neuro-vasculaires étendues (NVUs) [3] (fig. 1), communiquant étroitement avec les odontoblastes et participant au maintien de l’homéostasie pulpaire.
La douleur d’origine carieuse résulte de perturbations de cette homéostasie, causées…