Erreur technique ne rime pas toujours avec échec
En 2001, Jose Siqueria [1] publiait dans l’un de ses articles une remarque pleine de bon sens. Pour résumer, il rappelait que le clinicien est souvent trompé par l’idée que les erreurs techniques, telles que les instruments fracturés, les perforations ou encore la surobturation sont la cause directe d’un échec endodontique.
Or, dans la plupart des cas, les erreurs de procédure ne compromettent pas directement le pronostic du traitement endodontique, à moins qu’une infection concomitante ne soit présente. L’erreur technique empêche ou rend impossible la désinfection canalaire. C’est en cela qu’elle peut conduire à l’échec. De façon indirecte.
En considérant les choses de cette façon, un échec est au final toujours associé à un seul facteur : le non-respect des objectifs biologiques à atteindre ; l’impossibilité d’obtenir une désinfection satisfaisant d’un canal.
En présence d’une perforation, si elle peut être obturée dans de bonnes conditions, le traitement conduira à un succès clinique. Certes, il est possible que la dent soit mécaniquement affaiblie, mais le simple fait d’obturer cette communication existante et d’origine iatrogène suffit à remettre la dent dans un contexte biologique favorable à la préservation de la santé osseuse ou à sa réparation.
C’est exactement la même chose avec un fragment d’instrument laissé dans un canal. Sa seule présence n’est pas la cause directe d’un échec potentiel. En revanche, en se comportant comme un obstacle, il empêche le praticien d’accéder à la partie apicale du canal afin de le désinfecter correctement et donc d’atteindre les objectifs attendus.
Alors, doit-on systématiquement tenter d’éliminer le fragment d’instrument ? Je ne le pense pas.
Objectif : accéder au tiers apical du canal
Notre seul objectif est de pouvoir accéder au tiers apical du canal. Tous les…