La dens in dente ou dens invaginatus constitue une anomalie de développement caractérisée par l’invagination partielle de l’émail dans la papille dentaire. La prévalence dans la population générale est située entre 0,3 et 10 % selon les études, avec une atteinte plus importante de l’incisive latérale maxillaire (85 %) [1, 2]. La présence de cette anomalie a été décrite comme pouvant avoir une origine traumatique, génétique ou environnementale, mais l’étiologie exacte reste inconnue actuellement.
Différentes classifications ont été décrites pour représenter cette anomalie dont celle d’Oehlers basée sur la représentation radiologique (fig. 1) [1, 2]. Dans la majorité des situations cliniques, la détection d’une dens in dente est fortuite et la prise en charge conduit à la réalisation d’un traitement endodontique initial particulièrement complexe. En fonction du type rencontré, tant l’accès des irrigants endodontiques que l’étape d’obturation constituent un véritable challenge, ce qui influence fortement le taux de succès de la thérapeutique [3].
Aujourd’hui, le développement de la tomographie volumique à faisceaux coniques, dite cone beam, la démocratisation des biomatériaux et de la microchirurgie endodontique ont bouleversé la prise en charge endodontique et conduisent à repenser la gestion de la dens in dente. L’objectif de ce travail est de présenter des clefs de réflexion permettant d’adapter notre prise en charge face à la variabilité des situations anatomiques rencontrées et des contextes cliniques et humains présents.
Cas clinique n° 1
Une patiente de 25 ans est adressée par son praticien traitant au sein du département de Dentisterie Restauratrice Endodontie des Hospices Civils de Lyon en vue d’une chirurgie endodontique sur la dent n° 12 présentant une fistule persistante. Cette dent présente une infection péri-apicale persistant malgré un traitement…