Responsable scientifique : Ishai-Yaacov Sitbon
Intervenants : Romain Cheron, Dominique Martin
Comprendre et diagnostiquer les fêlures
Pour introduire cette séance, le Dr Romain Cheron a souligné que choisir un traitement et donner un conseil avisé aux patients passe par la connaissance des types de fêlures qui peuvent se produire et par la compréhension des dents et de leur histologie, de leur structure mécanique et de leur fonction.
Les paramètres physiques
Le différentiel de rigidité entre l’émail et la dentine explique la présence de fêlures de l’émail chez la majorité des patients de plus de 20 ans au niveau des incisives. Ces craze lines sont des fêlures fonctionnelles. La jonction amélo-dentinaire joue un double rôle de maintien de l’émail fissuré et de barrière à la propagation des fêlures.
Les paramètres mécaniques
L’architecture de l’émail en dôme de compression dirige les forces au cœur de la dent et en direction apicale.
Ainsi, la présence d’une restauration, même petite, constitue une zone de fragilité qui va pouvoir initier des fêlures.
La restauration la plus souvent incriminée est l’amalgame, en raison notamment de son manque d’adhésion, de son expansion de prise (immédiate ou retardée) et, surtout, de sa dilatométrie, cette dernière provoquant un effet de coin quasi permanent.
Il est donc souhaitable, en présence de fêlures bordant les restaurations à l’amalgame, de les déposer.
Les paramètres fonctionnels
Afin de prévenir et diagnostiquer les fêlures, il faudra bien entendu évaluer et prendre en compte la bruxomanie et les éventuels stress punctiformes (prématurités et surcharges occlusales).
Pour sa part, Dominique Martin a souligné que, sur le plan biologique, le risque d’atteinte pulpaire dépend de la profondeur et de l’orientation de la fêlure (fig. 1).
La théorie de Brännström (1977) explique comment les fêlures verticales…