CAS 1
Motif de la consultation
Patiente de 61 ans venue consulter spontanément pour une lésion linguale.
Histoire de la maladie
• Depuis quelques semaines, la patiente a noté la présence d’une lésion sur le milieu du bord gauche de la langue.
Interrogatoire
• La patiente n’avait pas d’antécédents médico-chirurgicaux, hormis une hypothyroïdie traitée par lévothyroxine. Elle présentait une intoxication tabagique (20 paquets-année). Elle mordait assez régulièrement la lésion, occasionnant de brefs épisodes douloureux, qui la gênait beaucoup professionnellement (elle travaillait dans un service de communication en relation avec les médias). Depuis sa découverte, la lésion n’avait pas augmenté de taille.
Examen clinique
• La lésion était constituée par une tumeur sessile, blanchâtre, hémisphérique, de 3 mm de diamètre. Sa surface, qui apparaissait rugueuse, était parsemée de quelques points nettement plus blancs que le reste. À la palpation, la tumeur était ferme et reposait sur une base parfaitement souple.
Examen paraclinique
• La lésion a été excisée et l’examen histopathologique a montré qu’elle comportait quelques projections exophytiques, revêtues d’un épithélium malpighien avec en surface une épaisse couche de parakératose. Il existait par endroits des cellules à cytoplasme clair et une discrète hyperplasie de l’assise basale. L’axe conjonctivo-vasculaire des papilles était dépourvu d’infiltrat inflammatoire. Le tissu conjonctif sous-jacent était assez riche en petits vaisseaux congestifs. L’étude immunohistochimique avec l’anticorps anti-HPV était négative. L’aspect de la lésion correspondait à celui d’un papillome corné.
Synthèse
• L’anamnèse (répétition des morsures), l’aspect de la lésion, sa consistance et sa localisation sur une zone exposée aux traumatismes plaidaient en faveur d’un nodule d’hyperplasie fibro-épithéliale.