Un bon dentiste sait comment dépulper une dent,
un excellent dentiste sait quand la dépulper »
Avènement de l’endodontie moderne
Pour paraphraser Antoine de Saint-Exupéry, « en endodontie, on ne voit bien qu’avec les doigts car l’essentiel est invisible pour les yeux ».
Historiquement, la préparation canalaire était manuelle avec des instruments en acier. Il fallait « élargir suffisamment le canal pour pouvoir le rincer et l’obturer ».
Des évolutions dans les systèmes de mise en forme (limes en nickel-titane, mise en forme mécanisée, traitement thermique des instruments), associées à d’autres évolutions dans les domaines de la désinfection (système d’activation) et de l’obturation (ciments « biocéramiques »), autorisent désormais une préparation plus conservatrice des canaux. La dentine péri-cervicale est préservée, la dent est moins fragilisée.
En parallèle, l’utilisation du microscope opératoire permet de « mieux voir pour mieux traiter » [4] et le CBCT de « mieux voir pour mieux diagnostiquer » (fig. 1).
Ce nouvel arsenal élargit les indications des traitements endodontiques en associant un objectif biologique de santé péri-apicale et un objectif biomécanique de préservation tissulaire.
La compréhension biologique est capitale
Malgré cette évolution technologique, le taux de succès des traitements endodontiques n’a pas ou peu varier en cinq décennies [5]. Il est toutefois plus facile et rapide aujourd’hui d’atteindre les objectifs : perméabilité apicale, mise en forme complète du canal, rinçage et obturation. Mais succès technique rime-t-il toujours avec succès biologique ?
Le succès technique s’évalue radiologiquement selon des critères subjectifs (longueur de travail, conicité, radio-opacité de l’obturation) qui ne témoignent que de la préparation du canal et de son obturation, mais n’informent en rien de la qualité…