La détermination et l’enregistrement du rapport intermaxillaire (RIM) sont des étapes capitales pour le diagnostic occlusal et le bon déroulement des traitements occluso-prothétiques et restaurateurs. La question de la reproductibilité du RIM, pour un même patient et par différents opérateurs, est essentielle pour assurer la validité de telle ou telle technique de détermination et d’enregistrement du RIM. Parmi ces nombreuses techniques, celles faisant appel à une butée antérieure [1] sont de plus en plus largement utilisées.
Initialement décrite par Lucia avec la technique du jig [2], l’utilisation de la butée antérieure a évolué [3] mais ses principes demeurent d’une remarquable pertinence clinique. Nous allons détailler, dans cet article, la technique du déprogrammeur occlusal développé par le Dr Kois, qui présente de multiples intérêts diagnostiques et thérapeutiques en pratique clinique.
Rappels contextuels
La mandibule est le seul os mobile de la face, relié au crâne et au massif facial par une triple articulation (deux articulations temporo-mandibulaires – ATM – à l’arrière et l’articulé dentaire à l’avant) et un grand nombre de muscles et de ligaments [4].
Pour assurer harmonieusement la fonction masticatoire et la déglutition, il faut un équilibre des structures articulaires et de l’occlusion dentaire, de façon à ce que la puissance des muscles masticateurs puisse se développer sans générer de surcharges sur les structures dento-parodontales et/ou musculo-articulaires constitutives du système stomato-gnathique.
Pour être reproductible et donc enregistrable, le RIM ne peut être déterminé que de trois façons :
- grâce à l’occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) lorsqu’un maximum de contacts dento-dentaires s’établissent sous l’effet de la contraction des muscles élévateurs de la mandibule. Inconvénients de cette technique : les édentements de plus ou moins grande…