Ronflements et apnées du sommeil sont largement sous-estimés en France alors qu’il est établi qu’ils peuvent être à l’origine de sérieux désordres dans la vie sociale et la santé de l’individu. Une étude récente a montré qu’environ 5 % de la population française présentaient des symptômes évocateurs de SAOS alors que seuls 2,7 % étaient diagnostiqués [1]. Les patients hypertendus et obèses ou diabétiques de type 2 sont plus nombreux à présenter ces symptômes. Le chirurgien-dentiste se doit d’être attentif aux signes évocateurs de ce syndrome afin de prendre toute sa place dans la prise en charge de cette maladie en collaboration avec l’équipe médicale.
La respiration et le sommeil normaux
Le sommeil normal se compose de quatre à six cycles de 60 à 80 minutes, composés chacun de quatre stades : la période d’endormissement (stade 1), le sommeil lent léger (stade 2), le sommeil lent profond (stade 3) et le sommeil paradoxal (stade 4) ou REM (rapid-eye-movement) qui marque le réveil de l’activité cérébrale (fig. 1).
Le SAOS
Ronflement et apnées
Physiopathologie
Les Voies Aériennes Supérieures (VAS), dédiées à la respiration, la déglutition et la phonation s’étendent des fosses nasales à la trachée extra- thoracique. Seul le pharynx, structure molle sans armature osseuse ou cartilagineuse permettant de maintenir l’ouverture pour la respiration, est concerné par le SAOS. L’obstruction siège en arrière du voile du palais, au niveau de la base de la langue et de l’hypopharynx. Une rétrusion maxillaire, mandibulaire ou maxillo- mandibulaire, un palais dur étroit, un os hyoïde bas, l’épaississement du palais mou, de la langue, des parois latérales, un voile du palais allongé, une luette élargie, sont les éléments contribuant à la réduction des VAS. L’hypertrophie amygdalienne et des végétations, l’obésité sont aussi une cause…