Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) comprennent d’une part les cancers de la lèvre, de la bouche et du pharynx (LBP), et d’autre part les cancers du larynx et surviennent le plus souvent entre 50 et 64 ans. En France, ils se situent au 5e rang des cancers les plus fréquents avec 14 638 nouveaux cas estimés en 2012, dont 74 % survenant chez les hommes. Quant aux cancers de la LBP, avec 11 316 nouveaux cas dont 71 % chez l’homme, ils se situent au 8e rang, tous sexes confondus et représentent 3,2 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers. Ils sont au 11e rang des décès par cancer tous sexes confondus et représentent 2,1 % de l’ensemble des décès par cancer [1].
En France, le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas par an) de cancers de la LBP est supérieur à la moyenne observée dans l’Union européenne (UE) des 27 et en Europe de l’ouest ; le taux de mortalité est légèrement supérieur à celui de l’UE des 27 pour les hommes et proche de celui de l’UE des 27 pour les femmes. En revanche, pour les cancers de la tête et du cou, la France présente une des plus faibles survies des pays de l’ouest de l’Europe, certains pays de l’est ayant des survies encore plus faibles [1].
On observe une baisse de l’incidence des cancers de la LBP chez les hommes alors qu’elle est en augmentation chez les femmes reflétant la tendance tabagique féminine [2]. En Europe, on remarque également une augmentation des cancers buccaux (multiplié par 6) chez les jeunes de moins de 40 ans ces dernières décennies [3].
Le pronostic de ces cancers reste très péjoratif, le taux de survie à 5 ans est de 35 % tous stades confondus, il ne s’est guère amélioré au cours de ces dernières décennies [4, 5]. Les cancers de la LBP sont à plus de 90 % des carcinomes épidermoïdes, c’est-à-dire qu’ils se développent à partir de l’épithélium buccal [2]. Ainsi, toute altération, même minime, de la muqueuse…