L’inclusion dentaire est définie comme une « dent retenue dans l’arcade maxillaire ou mandibulaire au-delà de la date d’éruption, entourée de son sac péri-coronaire et sans communication avec la cavité buccale » [1]. Elle est plus souvent décrite comme un échec d’éruption spontanée – bloquée par un obstacle mécanique. Elle est donc à différencier du simple retard d’éruption, beaucoup plus réceptif à tout traitement [2], ou encore d’une ankylose véritable [3].
Les dents les plus souvent concernées sont consécutivement la troisième molaire, la canine maxillaire, la prémolaire mandibulaire et l’incisive centrale maxillaire [4].
L’intérêt d’un diagnostic précoce réside dans l’optimisation de la prise en charge de l’inclusion, en réduisant la durée et la complexité du traitement mis en œuvre, ainsi que les complications liées à l’inclusion elle-même ou encore à son traitement [5]. Cet article a pour objectif de proposer une démarche diagnostic clinique et radiologique face à une suspicion de dent incluse. La place du chirurgien-dentiste généraliste est alors centrale pour une précocité de diagnostic afin d’en optimiser une prise en charge multidisciplinaire, résultat d’une coopération entre orthodontistes et chirurgiens oraux.
Examen clinique
L’académie américaine de pédiatrie (AAP) recommande une surveillance annuelle de routine, basée sur un simple examen clinique pour les patients en milieu de période de denture mixte. Cet examen doit prendre en compte l’âge du patient, mais surtout son contexte familial : un terrain familial lié à une étiologie génétique des inclusions dentaires a été retrouvé [5, 6] et incite donc à une surveillance plus rapprochée chez le patient de moins de 10 ans.
Inspection
L’examen clinique débute par une inspection des tissus vestibulaires et palatins, en évaluant l’épaisseur de la gencive kératinisée dans la zone concernée. Un parodonte…