Responsable scientifique : Emmanuelle Esclassan Noirrit
Intervenant : Georgios Tsilingaridis
Les fractures corono-radiculaires impliquent à la fois la couronne et la racine de la dent, exposant parfois la pulpe dentaire, ce qui complique considérablement les options de traitement, tant sur le plan prothétique que sur le plan endodontique. Dans le cas des dents immatures, la préservation de la vitalité pulpaire par une pulpotomie sera privilégiée. Les complications peuvent être sévères. La prise en charge des fractures corono-radiculaires se révèle donc complexe, du fait de la situation sous-gingivale voire infra-osseuse du trait de fracture. Conserver la dent sur l’arcade peut être un véritable défi sur le plan parodontal en raison de la difficulté à recréer un espace biologique. D’un point de vue fonctionnel, une fracture corono-radiculaire peut nuire gravement à la fonction de la dent, rendant son usage difficile, voire impossible.
Les traitements sont souvent longs et complexes, nécessitant plusieurs étapes pouvant s’étaler sur plusieurs années. Sur le plan psychologique, ces fractures peuvent également entraîner un stress important chez le patient, qui peut être perturbé par la douleur, l’aspect esthétique et les multiples rendez-vous nécessaires. Les fractures multiples sont également courantes et peuvent entraîner des infiltrations bactériennes, augmentant le risque d’infection et de complications.
Le traitement d’urgence repose souvent sur la temporisation en stabilisant le fragment fracturé. La décision thérapeutique s’appuiera sur un diagnostic précis, éventuellement par CBCT pour évaluer la situation du trait de fracture dans les trois plans de l’espace.
En fonction des situations cliniques, l’International Association of Dental Traumatology (IADT) propose cinq alternatives thérapeutiques :
- la gingivectomie (voire une ostéotomie) ;
- l’extrusion chirurgicale ou orthodontique…