La réhabilitation implanto-prothétique des secteurs postérieurs maxillaires et mandibulaires se heurte fréquemment à une incohérence entre le projet prothétique et le positionnement implantaire. Au sein d’une arcade, ce décalage peut se matérialiser dans le sens horizontal, vertical ou alors sous forme de défaut combiné. La cause principale de ce manque de volume se retrouve dans la résorption osseuse évolutive à la suite des avulsions dentaires, potentiellement aggravée par des manœuvres de luxation traumatiques, des antécédents de parodontopathie ou d’infection majeure. Il faut également prendre en compte le phénomène de pneumatisation du sinus maxillaire, qui réduit d’autant plus la hauteur d’os résiduel. Le port de prothèses amovibles peu ou mal adaptées sur une longue durée peut aussi avoir une part non négligeable dans l’importance de l’atrophie osseuse constatée.
Par ailleurs, la résorption maxillaire étant centripète et la résorption mandibulaire étant centrifuge, l’atrophie croissante des arcades entraîne également une modification des rapports inter-maxillaires dans le sens horizontal ainsi qu’une modification du plan d’occlusion.
Le positionnement d’implants au niveau de l’os résiduel dans une position trop interne ou trop apicale entraîne des surcontours prothétiques, des volumes coronaires disproportionnés, aux embrasures trop ouvertes et à la hauteur exagérée. Outre le préjudice esthétique, il en résulte une impossibilité d’hygiène bucco-dentaire adéquate, un facteur majeur de péri-implantite (fig. 1) [1].
Afin de compenser le volume tissulaire manquant et d’harmoniser les projets prothétiques et implantaires, une reconstruction osseuse, potentiellement associée à une augmentation des tissus mous, s’impose. En raison des structures anatomiques en présence et de la qualité osseuse de chaque arcade, il convient d’individualiser l’approche entre…