Situation clinique
Une patiente de 10 ans se présente en consultation. Aucun antécédent médical ou chirurgical n’est constaté. À l’examen clinique, nous observons une forme sévère de MIH sur 36 et 46 avec des fractures post-éruptives [1] (fig. 1a et b). En raison de cette pathologie, la patiente se plaint de sensibilités spontanées sur ces dents, ayant un impact sur sa qualité de vie, et une maîtrise difficile de l’hygiène bucco-dentaire. Les secteurs antérieurs maxillaires et mandibulaires présentent aussi des opacités délimitées entraînant une gêne esthétique conséquente pour la patiente.
Prise en charge initiale
La prise en charge initiale de cette patiente consiste à diminuer les sensibilités des molaires afin qu’elle puisse améliorer son hygiène bucco-dentaire, mais aussi à diminuer le risque carieux individuel et les fractures post-éruptives de ces dents. Ainsi, le premier temps thérapeutique comprend un enseignement à l’hygiène bucco-dentaire, la mise en place de CVI à haut relargage de fluor sur les molaires et à l’application de vernis fluoré à 22 600 ppm de fluor [4]. Pour diminuer ses sensibilités, une prescription de CPP-ACP en cure d’un mois a également été réalisée.
Réflexion thérapeutique
Au vu du jeune âge de la patiente, le premier critère à prendre en compte pour la restauration de ses dents postérieures est la coopération. Cette dernière présente un très bon niveau de coopération, ne nécessitant pas de moyens supplémentaires tels qu’une prémédication ou l’utilisation du MEOPA (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote). Le deuxième critère de choix réside en la présence d’un bandeau d’émail sain juxta ou supra-gingival afin de pouvoir isoler la dent et de réaliser un protocole de collage. Sur la dent 36, l’opacité de couleur brune se prolonge jusqu’en sous-gingival ne permettant pas la réalisation d’une…