Dans l’état actuel des connaissances, la contamination par le SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome CoronaVirus-2) passe essentiellement par les muqueuses de la bouche, du nez, les yeux et via la bouche et le nez, par le tractus respiratoire bas. La transmission du virus peut se faire [1] :
– directement, par voie aérienne via des gouttelettes émises par toux, éternuement, élocution, rire, chant, sifflement ou simple souffle respiratoire, d’un tiers porteur du virus vers un sujet proche ;
– par contact avec des surfaces souillées par le dépôt de gouttelettes ou bio-aérosols (on parle de fomites), ou par contact direct avec des mains chargées en virus d’un sujet puis portage viral des mains à leur tour souillées du susdit sujet, vers ses muqueuses orales, nasales ou oculaires. Le contact peut aussi se faire par morsure, baisers ou relations sexuelles (sexualité orale).
Du fait du terrain qui concerne l’activité professionnelle du chirurgien-dentiste, la bouche, nous nous proposons de faire le point sur ce qui pourrait nous éclairer sur la nature de ces gouttelettes et bio-aérosols, leur mode d’émission, leur évolution, leur potentiel contaminant. Nous aborderons essentiellement les gouttelettes émises dans les conditions énoncées ci-dessus, n’évoquant que succinctement les projections liées aux soins de bouche, peu documentée en ce qui concerne SARS-CoV-2 [1, 2].
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), la transmission est un mécanisme de passage d’un micro-organisme depuis un réservoir (sujet porteur) vers un hôte susceptible. Pour qu’une infection survienne, l’agent infectieux doit pénétrer dans l’organisme par une porte d’entrée spécifique, et ce, en concentration suffisante (dose infectante). Le passage d’un micro-organisme nécessite un vecteur : le sang, des aliments, des gouttelettes et des aérosols…