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En 1890, Ferdinand Graf Spee (prononcez « Chpé ») a décrit une courbe occlusale en vue latérale, mondialement connue comme la courbe de Spee. Elle est définie comme une courbe parasagittale à concavité supérieure, issue du sommet de la cuspide de la canine mandibulaire et suivant la ligne des pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et molaires mandibulaires [1, 2] aboutissant au condyle mandibulaire [3].
Après un premier article en 1983 [4], Orthlieb et Slavicek ont publié en 1985 en allemand, un article princeps [5] :
- montrant que la courbe de Spee n’est spécifique ni de l’homme, ni des primates, mais peut être observée chez la majorité des mammifères, de manière plus marquée chez les herbivores ;
- validant un concept géométrique appelé « la loi de la tangente » ;
- expliquant la relation qui existe entre le rayon de la courbure et la morphologie mandibulaire, permettant de proposer un rayon de reconstruction de la courbe de Spee individualisé en fonction de formule de corrélation.
Depuis, plusieurs publications ont confirmé les concepts initialement décrits [6-9].
Pourquoi la courbe de Spee existe-t-elle ?
Nos dents pluricuspidées ne sont pas parallèles entre elles, la courbe est la conséquence de ces inclinaisons différentes. Ainsi la courbe de Spee répond à une projection dans un plan sagittal de l’inclinaison des dents cuspidées dans le sens mésio-distal.
- La courbe de Spee est la conséquence de la différence d’inclinaison mésiale des molaires et des prémolaires mandibulaires (la preuve par l’anatomie comparée). Il existe un lien direct entre la morphologie mandibulaire et les inclinaisons mésio-distales des molaires et des prémolaires : à ce sujet, hormis quelques très rares contre-exemples (éléphant, dauphin), l’anatomie comparée chez les mammifères est lumineuse (fig. 3) :
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