Le lien possible entre un couple d’insertion élevé et le déclenchement ultérieur d’une péri-implantite est parfois évoqué en conférence (Choukroun J., conférence Alpha Omega Paris, 20 juin 2019 ; Choukroun J., webinar ABC Dent, 9 juin 2021). La compression de l’os cortical s’accompagnerait d’une ischémie et d’une souffrance cellulaire. Ce processus, parfois qualifié de stress oxydatif, provoquerait des pertes osseuses marginales, elles-mêmes à l’origine d’une future péri-implantite.
Un autre auteur évoque l’apparition de micro-fractures et de zones de nécrose du tissu osseux lorsque le couple d’insertion est élevé (Norton M., Academy of Osseointegration Spotlight, 5 mai 2022).
Ces éléments disparaissent après cicatrisation, mais pourraient laisser place à un tissu osseux de moindre qualité ou quantitativement moins présent à la surface de l’implant. On parle alors d’un faible « Bone to Implant Contact » (BIC), qui serait à l’origine d’un taux accru de péri-implantite.
Ce lien entre couple d’insertion élevé et péri-implantite est-il validé scientifiquement ?
Malheureusement, les études qui mettraient en rapport de façon directe ces deux paramètres n’existent pas. En revanche, nous disposons de nombreuses études permettant de qualifier le lien entre couple d’insertion élevé et perte osseuse cervicale, taux d’ostéointegration et BIC.
Lien entre couple d’insertion élevé et perte osseuse cervicale
Trois méta-analyses indépendantes ont été publiées en 2015 [1], 2016 [2] et 2020 [3]. Elles sont concordantes et indiquent que la valeur du couple d’insertion implantaire, faible ou élevée, n’a pas d’influence sur la perte osseuse cervicale. Les études incluses sont toutes des études cliniques (fig. 1). Le niveau de preuve est très élevé.
Les périodes d’observation ne dépassent pas trois ans et ces études ne parlent donc pas de péri-implantite. Elles indiquent cependant…