Correction d’une classe III par recul molaire avec ancrage mini-implantaire : indications

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°5 - 15 décembre 2024 (page 50-59)
Information dentaire
Le contrôle des secteurs latéraux a toujours constitué un objectif fondamental de notre mécanique orthodontique. L’ancrage mini-implantaire a naturellement offert une réponse au besoin de contrôle tridimensionnel des molaires. Si le recul molaire au maxillaire est vite devenu un standard de nos prises en charge dans le traitement des classes II, le recul mandibulaire dans les classes III reste d’abord plus complexe, la stabilité parfois aléatoire des mini-implants intra-arcades ayant rebuté de nombreux praticiens. Le positionnement en buccal shelf, tout comme l’insertion ramale en Abalakov sont de nos jours des réponses efficaces à la problématique de stabilité des mini-implants mandibulaires. Cet article illustre les indications de recul molaire dans les cas de classe III, les prérequis au recul sur le plan anatomique ainsi que sur le plan mécanique, en s’appuyant sur l’exemple d’une classe III molaire complète chez une patiente de 16 ans.

Chloé est une patiente de 15 ans et 10 mois lors de la première consultation. Le motif de consultation est une demande d’alignement mandibulaire. Elle consulte en second avis, les propositions d’extraction de quatre prémolaires ou de prise en charge orthodontique et chirurgicale préalablement posées ayant été rejetées. Elle a été précédemment suivie en interception pendant un an avec un quad hélix, puis une gouttière de rééducation myofonctionnelle.

L’analyse esthétique montre de face une asymétrie intéressant l’étage moyen de la face ainsi que le menton dévié vers la droite. Elle présente un strabisme convergent de l’œil droit qui accentue le sentiment d’asymétrie à l’examen de face. Le sourire est cependant correctement positionné de face comme de profil sans compensation visible de la classe III. Le profil est transfrontal, sans accentuation majeure du tiers inférieur de la face (fig. 1a-e).

L’analyse occlusale révèle une classe III molaire de 5 mm associée à un encombrement mandibulaire modéré évalué à 6 mm. Elle présente des compensations verticales et transversales de la déviation mandibulaire avec bascule postérieure légère du plan d’occlusion maxillaire (fig. 2a-e). Sur le plan squelettique (fig. 3a, b), elle présente une classe III par prognathie mandibulaire masquée par une tendance à l’hyperdivergence des bases. L’incisive mandibulaire est compensée sagittalement et verticalement.

Les valeurs angulaires sont : SNA = 83°,SNB = 82°, AoBo = -3,5 mm, I/Na = 23°, I to Na = 5 mm, i/NB = 14°, i to NB = 3 mm, IMPA = 76°, I/i = 142°, GoGn/SN = 36°, FMA = 28°, PO/SN = 16°, PO/Fr = 7°.

Compte tenu de la fin de croissance staturale, un traitement de camouflage est proposé avec recul molaire mandibulaire sur ancrage mini-implantaire postérieur. L’examen endobuccal ayant révélé un déficit transversal maxillaire…

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