Conserver, extraire : quelles sont les limites ? Point de vue endodontique

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste, Réalités Cliniques n°2 - 11 juin 2020 (page 101-103)

1. Radiographie préopératoire. Cas clinique présentant plusieurs difficultés : lésion de furcation volumineuse, perforation de la racine distale due à l’ancrage du tenon et stripping de la racine mésiale due à une mise en forme iatrogène.

Information dentaire
Conserver ou extraire une dent ? Cette question est probablement celle que nous nous posons le plus souvent dans notre exercice. Il est évident que la réponse doit prendre en compte non seulement l’état de la dent elle-même, mais aussi sa place stratégique dans un plan de traitement global, ainsi que le contexte général du patient. Concernant l’état de l’organe dentaire, il est possible de définir des critères pouvant nous aider à orienter la décision. Ainsi, afin de respecter le principe de mutilation biologique minimum et pour débuter ce numéro, nous avons souhaité nous interroger sur les limites de conservation d’une dent et avons demandé à trois cliniciens spécialisés en dentisterie restauratrice, endodontie et parodontologie de nous apporter leur éclairage, pour nous aider à déterminer les facteurs à prendre en compte pour résoudre cette épineuse question.

Conserver ou extraire une dent est un dilemme quotidien du praticien qui doit pouvoir offrir une solution pérenne à son patient. Les critères essentiels à prendre en considération sont : l’intégrité de la structure dentaire (absence de fracture/fêlure), le plateau technique disponible (microscope opératoire, biomatériaux, ultrasons…) et les compétences du praticien. Si tous les critères mentionnés sont réunis, la solution conservatrice est une option thérapeutique fiable et qui montre des taux de succès équivalent à ceux des implants. Quel que soit le traitement réalisé conservation/extraction, le patient doit être partie prenante de la réflexion afin d’accepter la possible survenue de complication inhérente à l’exécution d’un acte médical.

Plus qu’une difficile question, le choix entre conserver et extraire est l’essence même d’une discipline conservatrice comme l’endodontie. Les moyens dont nous disposons pour faire notre choix sont : théorique, clinique, radiologique et technique (plateau et praticien).

Au niveau théorique

Les données de la littérature présentent le (re)traitement endodontique comme une discipline fiable et pérenne (85 % de taux de succès pour le traitement initial [1], 77 % de taux de succès pour le retraitement [2]), le facteur principal diminuant le pronostic étant la présence d’une lésion inflammatoire apicale. L’objectif est de diminuer la charge bactérienne sous un niveau seuil permettant aux défenses immunitaires de l’hôte de se retrouver dans un « état sain ». Remarquons que cet objectif a toujours été le même dès la compréhension du rôle pathogène des bactéries.

Au niveau clinique

Les signes d’extériorisation inflammatoire (fistule, abcès, cellulite…) donnent des informations sur la virulence de la lésion ou son caractère chronique. En aucun cas ces signes seuls ne déterminent le pronostic d’une dent. Cliniquement, l’examen essentiel reste…

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