Conserver ou extraire une dent est un dilemme quotidien du praticien qui doit pouvoir offrir une solution pérenne à son patient. Les critères essentiels à prendre en considération sont : l’intégrité de la structure dentaire (absence de fracture/fêlure), le plateau technique disponible (microscope opératoire, biomatériaux, ultrasons…) et les compétences du praticien. Si tous les critères mentionnés sont réunis, la solution conservatrice est une option thérapeutique fiable et qui montre des taux de succès équivalent à ceux des implants. Quel que soit le traitement réalisé conservation/extraction, le patient doit être partie prenante de la réflexion afin d’accepter la possible survenue de complication inhérente à l’exécution d’un acte médical.
Plus qu’une difficile question, le choix entre conserver et extraire est l’essence même d’une discipline conservatrice comme l’endodontie. Les moyens dont nous disposons pour faire notre choix sont : théorique, clinique, radiologique et technique (plateau et praticien).
Au niveau théorique
Les données de la littérature présentent le (re)traitement endodontique comme une discipline fiable et pérenne (85 % de taux de succès pour le traitement initial [1], 77 % de taux de succès pour le retraitement [2]), le facteur principal diminuant le pronostic étant la présence d’une lésion inflammatoire apicale. L’objectif est de diminuer la charge bactérienne sous un niveau seuil permettant aux défenses immunitaires de l’hôte de se retrouver dans un « état sain ». Remarquons que cet objectif a toujours été le même dès la compréhension du rôle pathogène des bactéries.
Au niveau clinique
Les signes d’extériorisation inflammatoire (fistule, abcès, cellulite…) donnent des informations sur la virulence de la lésion ou son caractère chronique. En aucun cas ces signes seuls ne déterminent le pronostic d’une dent. Cliniquement, l’examen essentiel reste…