Le tabac est la première cause de décès évitable en France : 78 000 décès par an sont imputables à des pathologies découlant directement de la prise quotidienne de tabac (cancers, troubles cardiovasculaires, pathologies respiratoires) [1].
Ce dernier a également de multiples conséquences néfastes sur la sphère orale comme les parodontopathies, les candidoses orales, la survenue de lésions de la muqueuse orale à potentiel malin, voire des cancers oraux et bien d’autres pathologies [2-5].
La tabacologie s’intéresse aux différents aspects liés au tabagisme, dont les techniques de sevrage [6].
Elle est devenue un élément incontournable de l’éducation à l’hygiène orale et fait partie intégrante de la prise en charge des patients en pratique dentaire. Aussi, les chirurgiens-dentistes sont en première ligne pour informer les patients sur les conséquences du tabac et guider les fumeurs vers un arrêt en mettant en avant l’importance d’un sevrage dans leur traitement (fig. 1). Cependant, les études dont nous disposons, réalisées dans des pays aussi différents que la Suède ou le Pakistan, montrent que les praticiens sont mal préparés et ont des connaissances limitées en tabacologie, ou ne prennent pas le temps de s’occuper de cette problématique en pratique quotidienne [7-9].
L’objectif de notre étude était de faire un état des lieux chez les chirurgiens-dentistes en France, non seulement des connaissances en tabacologie, mais aussi de leur pratique effective au cabinet, notamment en matière de sevrage tabagique avec les patients fumeurs. Leur ressenti et les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette activité ont aussi été recueillis. En outre, nous avons cherché à savoir si les chirurgiens-dentistes prescripteurs de dérivés nicotiniques au cabinet dentaire différaient de leurs consœurs/confrères en termes de caractéristiques générales…