Les acouphènes correspondent à une expérience sensorielle auditive subjective, caractérisée par la perception de sons de différentes natures (sifflements, bourdonnements…) en l’absence de toute stimulation sonore externe. Ils peuvent se manifester dans une seule oreille ou dans les deux, et sont souvent associés à une perte auditive [5].
Les acouphènes concernent environ 10 à 20 % de la population [5]. Cette estimation doit cependant être affinée en fonction de leurs caractéristiques et de leur sévérité. Ainsi, la prévalence serait de l’ordre de 30 % pour les acouphènes intermittents, de 14 % pour les acouphènes fréquents ou permanents et de 2 % pour les acouphènes dont la sévérité est majeure avec une altération importante de la qualité de vie [1, 5].
La prévalence serait également plus élevée chez l’homme et augmenterait avec l’âge [1, 5].
Hormis dans les rares cas d’acouphènes où il est possible d’objectiver un bruit (acouphènes objectifs) provoqué, par exemple, par les contractions myocloniques du muscle tenseur du tympan ou des anomalies de la circulation sanguine, il n’existe, dans tous les autres cas (acouphènes subjectifs), aucune possibilité d’objectiver et de mesurer les acouphènes [5].
Cette absence de bruits objectivables constitue un important facteur limitant dans les études sur les acouphènes qui ne peuvent se baser que sur l’autoévaluation des patients.
À ce jour, aucun traitement ne s’est montré réellement efficace [10] et seules les thérapies cognitives et comportementales (TCC) semblent pouvoir apporter un certain bénéfice aux patients en les aidant à mieux vivre avec leurs acouphènes, sans toutefois en supprimer la cause [5].
Étiologie
L’étiologie des acouphènes est très mal connue et certainement multifactorielle [5, 6] : anomalies anatomiques, traumatismes sonores, causes médicamenteuse (drogues ototoxiques), infectieuse, neurologique, mais pour la plupart…