Cette technique de déplacement fondée sur set-up a été initiée par le Dr Harold Kesling en 1945. Les dents étaient segmentées et repositionnés dans une enveloppe de cire molle qui permettait de modifier la forme d’arcade, l’angulation et la position horizontale ou verticale des dents. La quantité de travail à mettre en œuvre pour chaque étape limite cette technique à des déplacements de faible amplitude (fig. 1). L’une des difficultés rencontrées est la perte complète de repère tridimensionnel et l’absence de reproductibilité du mouvement dentaire.
La société Align Technology, fondée par Zia Chishti et Kelsey Wirth en 1997, a innové et créé en 1999 le système Invisalign, système d’alignement basé sur un set-up digital très abouti. En vingt ans, elle est devenue leader sur le marché de l’orthodontie, les systèmes d’alignement par gouttière amovible représentant environ 15 % des traitements orthodontiques.
Une interface clinique très performante, appelée « clin check », permet au praticien de soumettre le cas clinique aux techniciens du laboratoire puis de modifier la position de chaque dent et de placer des taquets, encoches supports d’élastiques intermaxillaires ou zones de meulage interproximal. Environ vingt-quatre heures plus tard, le nouveau set-up est proposé pour modification ou validation. La validation entraîne automatiquement la fabrication des séries d’aligneurs qui seront livrés empaquetés suivant toutes les normes de traçabilité liées aux dispositifs médicaux sur mesure.
Le praticien crée les taquets à l’aide d’une gouttière « template » et suit le traitement selon sa stratégie clinique issue du diagnostic et du plan de traitement initial. Il a la possibilité d’interrompre le déroulé du traitement pour réaliser un nouveau set-up issu de l’empreinte silicone ou optique de la denture afin de corriger des mouvements qui n’auraient pas été réalisés correctement.