La parodontite est l’une des maladies les mieux étudiées et décrites parmi les troubles inflammatoires chroniques de la cavité buccale. Cette maladie complexe et multifactorielle nécessite la combinaison d’un hôte susceptible et d’une communauté polymicrobienne dysbiotique [1, 2]. Sa forte prévalence, les pertes dentaires qu’elle engendre ainsi que son association avec des maladies systémiques en font un véritable problème de santé publique [3]. La susceptibilité de l’hôte aux maladies parodontales correspond à la combinaison de facteurs génétiques, épigénétiques, comportementaux et environnementaux modulant la réponse immunitaire. Elle crée ainsi des conditions de survie optimales pour une communauté polymicrobienne pathogène [4, 5]. Les communautés polymicrobiennes associées à la parodontite ne se contentent pas de stimuler l’inflammation, elles l’exploitent également pour obtenir des nutriments nécessaires à leur croissance et à leur persistance. Les facteurs de virulence des bactéries peuvent inhiber les fonctions antimicrobiennes et promouvoir les propriétés pro-inflammatoires et destructrices de la réponse immunitaire de l’hôte. Ainsi, une flore dysbiotique est capable d’exacerber et de perpétuer la maladie [1, 6]. Les interactions entre l’hôte et les micro-organismes dans la maladie parodontale sont non seulement complexes, mais aussi évolutives et influencées par l’environnement inflammatoire. Cette revue narrative de la littérature a pour but d’attirer l’attention sur l’implication du stress oxydatif dans la pathogénie de la maladie parodontale. Son objectif est également de discuter l’impact potentiel de la nutrition dans la guérison des tissus parodontaux en introduisant un nouveau concept appelé ostéoimmunologie.
L’ostéoimmunologie : nouveau concept / vieille théorie
C’est en 2000 qu’Arron et Choi ont proposé le terme d’ostéo–immunologie, quelques années après la découverte de…