Le laboratoire de prothèse dentaire est un acteur essentiel de l’équipe de soins au service de la santé du patient. Une des missions essentielles du céramiste est de créer des projets thérapeutiques et de reproduire ce que le praticien a devant les yeux. La réussite de cette collaboration passe par une communication permanente, standardisée et de qualité [1, 2]. Chacun doit faire preuve de rationalité et doit aussi avoir un sens artistique développé [3]. On peut alors s’interroger à deux niveaux :
- Quels sont les meilleurs canaux de communication entre le laboratoire de prothèse et le cabinet dentaire ?
- Quelles informations pertinentes vont permettre au prothésiste de satisfaire aux exigences cliniques du traitement envisagé ?
Que ce soit le praticien ou le céramiste, les premiers outils disponibles et évidents à utiliser sont l’œil et le cerveau.
L’œil est capable de performances inouïes, il peut distinguer une multitude de couleurs, de formes, de contrastes et de textures. Néanmoins, cette aptitude à regarder ne fait pas tout, encore faut-il percevoir, être conscient de ce que l’on a devant les yeux et surtout l’identifier.
Le cerveau va voir ce qu’il connaît, ce qu’il a appris à distinguer. C’est là que l’expérience de l’opérateur et du céramiste entrent en jeu.
De plus, de nombreux obstacles peuvent venir contrarier les capacités de vision, ce qui la rend parfois difficilement reproductible. Nous pouvons citer la fatigue, l’expérience de l’observateur, les troubles de la vue empêchant la distinction de certaines couleurs (protanopie, deutéranopie, tritanopie, achromatopsie), les conditions d’éclairage [3].
Une solution, pour limiter les intervenants et les biais de transfert des informations, serait de laisser le prothésiste relever lui-même les caractéristiques de la couleur et de la forme des dents qu’il doit reproduire. Au cabinet, cela reviendrait à organiser des rendez-vous…