Comment l’occlusion participe à la mastication

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire, Réalités Cliniques n°1 - 5 mars 2020
Information dentaire

La fonction d’ingestion est vitale. Elle commence par une phase orale dont l’importance est souvent sous-estimée tant en clinique qu’en recherche. Cette revue s’attache à décrire les différents états possibles de la fonction masticatoire, d’abord dans des conditions de bonne santé orale puis en présence de situations occlusales modifiées par exemple par l’usure dentaire physiologique ou dégradées comme lors de modifications pathologiques ou thérapeutiques de l’occlusion. Ainsi sont définies capacité masticatoire avec ou sans adaptation compensatoire, et incapacité masticatoire ainsi que les techniques disponibles pour évaluer cette fonction.

Physiologie de la mastication normale

L’ingestion commence par le choix d’un aliment et finit par le passage du sphincter œsophagien supérieur au moment de la déglutition. Le transit de l’aliment peut être interrompu lors de son passage en trois points de contrôle (checkpoints). Le premier contrôle est effectué lors de la sélection de l’aliment par la vue et l’odorat. Le second survient lors de l’analyse sensorielle déclenchée par la constitution d’une bouchée par les dents antérieures et par son transit vers les molaires. Le troisième contrôle est constitué par le contrôle de la déglutition elle-même. Un autre mode de description est donné à travers la description en quatre phases du transit dans la cavité buccopharyngienne [1]. La figure 1 associe ces deux points de vue.

1. Devenir de l’aliment, de sa sélection jusqu’à sa déglutition. L’aliment solide est tour à tour choisi, transformé en une bouchée, mastiqué puis dégluti. Ce processus peut être considéré de deux façons : soit du point de vue de son déplacement dans la bouche (étapes 1 à 4) [1], soit du point de vue de différents contrôles d’accès (points de contrôle 1 à 3).

Lors du premier contrôle, les individus expriment leur choix personnel au moment de l’achat ou quand l’aliment leur est proposé pendant le repas. Après cette sélection, les aliments solides ou semi-solides sont fractionnés par les dents antérieures ou avec les couverts de table puis sont transportés vers les dents postérieures (premier transport de Hiiemae et Palmer) [1]. Pendant cette phase, l’aliment est analysé par les récepteurs somesthésiques, gustatifs et olfactifs et peut être rejeté s’il est perçu comme trop dur, dangereux ou indésirable. Ceci constitue le deuxième contrôle qui, s’il est franchi, permet d’une part l’activation du centre de mastication et d’autre…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Courbe de Spee : pourquoi tant de « platitude » ?

Les données existent depuis quarante ans En 1890, Ferdinand Graf Spee (prononcez « Chpé ») a décrit une courbe occlusale en...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés L’errance dans la gestion des DTM : la question reste-t-elle ouverte ?

Les douleurs oro-faciales sont définies sur le plan somatique comme des algies associées aux tissus durs et mous de l’extrémité...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Les orthèses occlusales dans les DTM : toujours d’actualité ?

Le recours aux orthèses occlusales dans la prise en charge des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) douloureux ou non et du bruxisme...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés DTM et céphalées : causalité ou réciprocité ?

Les douleurs associées aux dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) coexistent souvent avec les céphalées (maux de tête). Cette comorbidité entraîne une synergie...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés DTM : du simple dépistage au diagnostic complet

Cet article propose de découvrir une approche diagnostique simplifiée au maximum des Dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM). Cette approche adaptée pour le...
Occlusodontologie

Article réservé à nos abonnés Facteurs de risque des DTM : apport des études OPPERA

Les troubles de l’appareil manducateur ont fait couler beaucoup d’encre et de sueur et ont engendré de nombreuses dépenses. Leur...