Comment diagnostiquer une lésion endo-parodontale selon la classification de Chicago 2017 ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°16 - 24 avril 2024 (page 36-41)
Information dentaire
La classification de Chicago 2017 définit une lésion endo-parodontale (LEP) comme une communication pathologique entre les tissus pulpaires et parodontaux d’une dent donnée, se présentant sous une forme aiguë ou chronique [1]. Elle propose un diagnostic des LEP en prenant notamment en compte l’état parodontal du patient. Or, ces LEP représentent un défi majeur pour les cliniciens. En effet, elles requièrent une évaluation et une expertise intégrant plusieurs disciplines médicales [2]. Diverses études indiquent que plus de la moitié des praticiens estiment manquer d’une formation adéquate pour diagnostiquer efficacement ce type de lésion [3, 4]. L’objectif, ici, est donc de décrire les différentes étapes menant au diagnostic de la LEP en s’appuyant sur cette classification.

Quels sont les principaux signes et symptômes d’une LEP ?

Les principaux signes et symptômes de ce type de lésion sont des poches parodontales profondes atteignant l’apex ou proches de celui-ci et une réponse négative ou altérée aux tests de sensibilité pulpaire.

Les autres signes et symptômes rapportés, par ordre de prévalence, sont :

  • une résorption osseuse dans la région apicale ou de la furcation ;
  • une douleur spontanée ou douleur à la palpation et à la percussion ;
  • un exsudat purulent ;
  • la mobilité de la dent ;
  • des altérations de la couleur de la couronne et de la gencive.

Quels sont les outils nécessaires au diagnostic d’une LEP ?

La sonde parodontale renseigne sur l’importance de la profondeur de poche, tandis que le test de sensibilité pulpaire (un test thermique type « cryospray » ou un test électrique) informe de l’état pulpaire de la dent.

Un examen complémentaire radiographique tel qu’une radiographie rétro-alvéolaire permet ensuite d’affiner le diagnostic.

Quels sont les critères sur lesquels s’appuie la classification de Chicago pour le diagnostic d’une LEP ?

La classification de Chicago propose de distinguer ces lésions en fonction de trois principaux critères qui influencent la prise en charge du patient et le pronostic de la dent [1, 2]. Ils peuvent être résumés en trois questions.

La racine est-elle intacte ?

Le clinicien évalue la présence ou l’absence de fracture, de perforation et de résorption. Lorsqu’une perte de l’intégrité radiculaire est présente, l’origine est fréquemment traumatique ou iatrogène. Le pronostic dépend alors de la localisation, de la taille et de l’ancienneté de la lésion. Pour une localisation au tiers médian de la racine, il est en général « sans espoir » puisque la structure de la dent est atteinte [2]. Ainsi, la dent concernée sera plutôt sujette à l’extraction [5].

Le patient présente-t-il une parodontite…

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